Mais qu'est-ce encore que cette bête-là? Et bien justement, ce n'en est pas une, de bête. Le Seitan est une protéine d'origine végétale, préparée à partir de blé complet mis à fermenter jusqu'à ce qu'il ne reste que du gluten. Nourriture des moines bouddhistes, mais aussi aliment prisé dans la cuisine traditionnelle japonaise et chinoise, le Seitan a une texture proche de la viande dans le sens où il faut mastiquer.

Certains disent que son goût est proche du poulet. En effet je me rappelle avoir mangé un mini-hamburger de seitan dans un resto végé, où il était juste frit (frit, mais oui vous avez bien lu, frit, et je l'ai mangé vrai de vrai! Certes c'était un mini-burger, mais tout de même...) et Lord et moi nous nous étions fait la réflexion que ça ressemblait à de la volaille en plus... végétal. Arf, je crois qu'il faut goûter pour comprendre. Ici, le goût était tout autre, puisqu'il était mariné dans du miso, dont il avait pris le goût.

Côté composition, le Seitan est très intéressant: 120 calories aux 100gr, avec 25 gr de protéines, quasiment pas de graisses. Techniquement, comme c'est du blé, donc une céréale, je ne pense pas que ce soient des protéines complètes, ça doit manquer de lysine tout ça, mais je n'ai pas encore trouvé confirmation. Donc je l'ai associé à une légumineuse pour jouer la sécurité: ici, 30gr de flocons de soja.

J'avais mis le Seitan à mariner dans du miso la veille. Avant de dîner, j'ai juste placé le Seitan dans un plat, dispersé les flocons de soja dans la sauce miso et enfourné le tout à 250 degrés pendant 10 minutes. Servi avec une poêlée de légumes verts c'était délicieux.

J'ai même fait goûter à Lord, qui en a apprécié la texture "almost meaty" selon ses propres mots, "a good surprise, because it's strange-looking". Mais il avait préféré la version "frite" dans les mini-burgers, of course.

Si vous êtes intéressé par une autre manière d’accommoder le Seitan, je vous recommande cette recette, élaborée totalement au hasard de la disponibilité réfrigératesque et qui fut une bienheureuse surprise: le Mitonné de Seitan aux vermicelles et aux champignons.

Hier mon homme m'a offert un livre de cuisine végétarienne.

Voyez-vous depuis le début de l'été ma phase de transition s'est accélérée brusquement... pour aboutir mi-août à encore plus de restrictions. C'est naze, il faut ruser, c'est fairy god mother qui le dit (pas en ces termes-ci, je vous l'accorde). Ruser en langage TCA, c'est substituer pour avoir une longueur d'avance sur la maladie (ou tout-du-moins garder le pied à l'étrier avant que ça ne dégénère trop). Heureusement pour moi que j'aime cuisiner en testant des produits nouveaux et farfouiner dans les épiceries exo et les magasins bio [nb sur ma vie super-passionante: je DETESTE le shopping, je déteste les magasins, je déteste les clients, je déteste les vendeuses. Mais les magasins bio, ah, les magasins bio, je pourrais y passer des heures]. Et heureusement aussi pour moi que je vis avec quelqu'un qui me donne des coups de pouce en phase de transition... Et le coup de pouce d'hier, c'était ce livre.

Bref, cela faisait quelques semaines que j'en cherchais un mais, dans tous les ouvrages que j'avais consultés, soit les mariages céréales/légumineuses étaient à mon sens insuffisants pour fournir une bonne ration de protéines, soit les proportions étaient carrément affolantes (enfin, trop pour un Petipik, et la conversion en portions pikesques aurait demandé trop d'efforts psychiques, c’eut été la crise d'angoisse assurée, ce qui n'est pas le but originel d'un livre de cuisine, n'est-il pas?). Jusqu'à ce que je tombe sur la perle. Ce petit livre propose moult recettes alliant céréales & légumineuses avec un rapport proportions des aliments/apports nutritionnels tout-à-fait correct. Ces recettes bien pensées sont à chaque fois proposées pour 4 convives, il suffit de diviser/multiplier selon les cas, c'est facile. Bien sûr ils ont tendance à abuser des MG de cuisson, mais ça, j'en fais mon affaire pour pikiser les créations comme il se doit. La part belle est faite aux plats "world food" de tous les continents, contenant moult épices & aromates, tout pour satisfaire les papilles des Lordypik spice-addict. En fait, quand j'ai consulté la liste de leurs "indispensables" à conserver dans la cuisine, j'ai cru y lire le contenu de mes placards et de mon réfrigérateur, alors je me suis de suite sentie en territoire ami! Bien sûr comme dans tout livre de cuisine végé qui se respecte, on y met à l'honneur les céréales & légumineuses COMPLETES, fruits et légumes frais, bref de la fibre mesdames-messieurs, de la vitamine, du bonheur! Et enfin, cherry on the top of the cake, ce livre présente pour chaque recette 3 variations autour des mêmes ingrédients selon que vous disposiez de 10, 20 ou 30 minutes pour préparer votre plat.

Et vous savez quoi, toutes les recettes que j'ai consultées me semblent MANGEABLES! Même pas peur le Pik! Mes amis, vous qui aimez les steaks de céréamineuses, cet ouvrage fera chanter vos assiettes et swinguer vos papilles!

Alors les avis au sein du clan Lordypik divergent au sujet de cette sauce.

Le Pik la trouve d'un aspect, d'un odeur et d'un goût absolument RE-PU-GNANTS (j'ai à peine léché le bout de la cuillère et j'ai senti mes muscles faciaux se pincer en une moue réprobatrice). Ni les chats ni le chien n'ont voulu léché le plat, c'est dire!!!

Lord par contre en est fan. A tel point... que je peux lui faire manger du tofu si je le prépare avec une cuillerée à café et demie de cette préparation et il se régale. Rien que pour ça, ça vaut le coup. Sinon il l'aime aussi sur du steak (et là c'est le double attentat, mais bon, je ne vais pas régir son assiette non plus, déjà que j'y introduis pas mal de fruits et légumes, je m'estime heureuse.

Il parait que ça a le goût barbecue, fumé. Moi je lui trouve un arrière-goût amer et pétrolifère...

Côté composition, ce n'est pas la joie: Sucre (1er ingrédient!), fèves de soja salées et fermentées, vinaigre, eau, colorant, sel, huile de sésame (aaaaaaaaaaaaaaaaarrrrgh!) Piment.

Bon entre le sucre en premier ingrédient et l'huile de sésame, ce n'est définitivement pas un produit pikesque. Et ça tombe bien, parce que ça n'a pas pour vocation de se retrouver dans mon assiette. Mais je ne résiste pas à l'envie de vous montrer les photos du tofu lordique et de l'assiette du Lord qui compte plein de jolis légumes ;-). Allez, ça me réconcilie avec la Hoi Sin Sauce tiens!

Alors dans la catégorie les Lordypik ont testé pour vous voici venir euh... comment vous dire... le nom est marqué en... euh... jugez plutôt par vous-même: Tuong Ot Gung, avec des tas d'accents en prime que je ne puis reproduire avec mon clavier d'européenne. Par devers moi, je l'appelle Cholimex. Sans rire j'ai bien compris qu'il s'agissait là de la marque et non du produit, mais bon, je trouve que ça sonne bien.

Voici ce que mentionne la composition: Piment, Gingembre, Ail, Sucre, Sel, Vinaigre, Corn Starch, Poassium sorbate, Monosodium de glutamate, Colorant E110.
Bref pas de gras, mais un sucre qui arrive dans la liste en en 4ème position quand même et un sel qui arrive en 5ème, il doit y en avoir pas mal. Je me dis que côté calorie et teneur en sucre, ça doit être comparable au ketchup, bref pas la plus diététique des sauce, mais pas un attentat à l'équilibre nutritionnel non-plus.

En vérité je vous le dis, cette petite chose est un délice: son goût épicé-sucré se marie à merveille avec les légumes ou les beignets à la vapeurs (non mais vous ne croyiez tout de même pas que j'allais faire frire un beignet dans ma cuisine, si?!?). Moi je l'ai tout d'abord utilisée avec des champignons de paille (qui n'étaient pas géniaux, mais la sauce nous les a transformés) et dans de la purée de haricots blancs. Pour les amateurs de viande, je me dis que ça doit être pas mal avec du poulet. Incontestablement avec du tofu nature c'est chouette.

Je pense qu'on peut en trouver dans tous les magasins asiat (c'est importé par Paris Store, alors forcément...)

Bref un produit que je vous recommande, laissez-vous tenter, c'est safe et c'est bon.

Et ouais les gars, les Lordypik, c'est une famille de baroudeurs culinaires! Cette chose verte et gluante? Oui madame, parfaitement, nous l'avons mangée!

Un jour que nous errions parmi les rayonnages du Paris Store, complètement surexcitées par tous ces trucs de dingues que consomment les asiatiques, la petite Nico et moi-même sommes tombées sur ces pâtes, au rayon frais, qui avaient l'air de hum... comment vous dire... bref vous avez vu la photo. Et là, on s'est regardées et nous nous sommes dites qu'il fallait absolument qu'on le teste, nous ne pouvions pas passer à côté de cette occasion unique. Nico me dit alors, un peu soucieuse "Peut-être que Matis n'en voudra pas", ce à quoi je répondis "S'il n'est pas content avec ce qu'il a dans son assiette, et bien il n'a qu'à venir faire les commissions avec nous. Et puis on ne lui en mettra qu'un peu".

En fait, il s'agit de banales nouilles de riz. A ceci près qu'elles sont vertes, ce qui leur donne tout leur charme. Le colorant est d'origine naturelle, une plante nommée Baitoy. Mais qu'est-ce que le Baitoy??? Et bien je vous jure que cela met tout la communauté cyber-culinaire en émoi, parce que si vous googlelisez Baitoy, vous ne trouverez rien, mis à part que c'est souvent employé dans la cuisine asiatique (ce que vous saviez déjà, puisque vos nouilles vertes arrivent de Paris Store...). Mais à force de faire des recherches, et bien j'ai trouvé, il faut se renseigner sous sa dénomination scientifique: le Pandanus (tout commentaire au sujet de parties intimes de nounours géant serait malvenu). Bref si comme moi vous avez besoin TOUT comprendre au sujet de la composition de ce qui entre dans votre estomac pour être sûre que ça y reste, et bien tapez Pandanus, ça vous économisera des heures de recherches.

Le Baitoy ne donne pas vraiment de goût aux nouilles de riz. Pourtant ils disent que ça "parfume"... Mouais, bof, en fait, ça colore et c'est déjà bien.
J'ai accommodé ces nouilles de riz au lait de coco.

Par personne, comptez:
100gr de nouilles de riz
deux cuillères à café de lait de coco
5 gouttes d'hermesetas.

Je les ai servies avec des lentilles corail au cumin. Parce que l'association céréales + légumineuses vous donne des protéines complètes. Et puis parce ce qu'un steak végétal vert et orange, et bien c'est la classe!

Au finish, moi bien sûr je me suis régalée (j'aime bien les trucs verts à texture improbable, alors ce n'est guère étonnant), mais plus surprenant pour être souligné: Lord et Matis aussi! Par contre, Nico s'est méchamment repentie de son élan d'aventurière :-). Je crois que c'est l'alliance couleur-texture qui était trop déconcertante, parce que d'habitude elle aime bien les nouilles de riz.

Ma contribution au GPK ces derniers temps n'a pas été bien assidue. D'une part parce que j'ai eu la chance de partir 4 semaines loin de la civilisation et d'internet, d'autre part parce que depuis quelques temps je suis en période de "transition". Une période de transition, pour les anorexiques restrictives, qui ont naturellement tendance à consommer toujours les même aliments dits "rassurants", c'est un peu compliqué. C'est le moment où:
- option 1: l'angoisse diabolise les aliments, qui ne sont plus perçus comme rassurants
- option 2: la fatigue s'accompagne d'une lassitude, d'un dégoût alimentaire
Et là, c'est le drame, petit à petit, on ne mange quasiment plus rien. Se maintenir c'est une lutte psycho-affective pour réinvestir l'aliment. Alors il faut être un peu aventurier, et tester de nouveaux trucs-muches à avaler.

Bref, gérer les TCA, ce n'est pas toujours facile... Mais ça peut devenir rigolo si on fait preuve d'inventivité! Depuis octobre-novembre 2011, j'ai drastiquement réduit ma consommation de viande (environ une à deux fois tous les quinze jours), en me concentrant sur le poisson, le fromage allégé, les œufs, les protéines végétales. Le problème, c'est qu'en bonne anorexique restrictive, réduire conduit petit à petit à supprimer. Et voilà, c'est arrivé. Durant les vacances, je n'ai quasiment pas mangé de viande et depuis trois semaines, je ne peux plus. Du tout. Et le poisson non-plus. Je n'y arrive plus, ça plus le beurre, plus l'huile, plus le sucre, plus le miel. Enfin, moins, devrais-je dire. Mais depuis que je suis passée durant quelques mois par le cabinet de Fairy God Mother, j'ai appris à contrer la restriction par la substitution... histoire de ne pas me retrouver une nouvelle fois à piocher pour composer mes repas dans la liste très exhaustive yaourts/fruits/bouillon dégraissé/champignons/algues.

J'ai donc commencé à m'intéresser aux associations céréales/légumineuses pour aller à la recherche de ma ration de protéines. Et pour ce faire, je suis allée farfouiner dans mon rayon bio favori: celui des céréales oubliées, tofu, tempeh et autres joyeusetés. Je me suis également rendue dans les magasins asiat (les champions de la bouffe martienne !!!), pour trouver des tas de choses farfelues afin d’accommoder les plats. D'où la naissance de cette section: vous retrouverez ici tous mes tests de produits étranges. Alors ça vous tente de vous faire pousser un troisième œil et des antennes?